MANGA OUVRE-TOI (docu, autoproduction)
« Manga, ouvre-toi » est né d'une interrogation face à l'intérêt de mon fils de 12 ans et de ses amis pour la littérature manga et à mon incapacité pour trouver la clé qui me permettrait d'accéder à cet univers si différent avec des codes qui lui sont propres. Un monde qui me paraît à moi et à certains autres parents incroyablement violent, avec, parfois, des allusions trop ouvertement sexuelles.
La rencontre avec Nicolas, un libraire passionné de trente ans, chez Atout Manga à Nancy, est l'élément déclencheur de ce documentaire. Nous nous sommes rendus ensuite au Café manga, à Paris, là où se retrouvent d'autres passionnés.
A partir de ses multiples expériences traumatiques (guerres, Hiroshima, séismes, attentats, ...) la culture japonaise a pu universaliser les mangas. Et les super héros -souvent des enfants ou des adolescents- cherchent l'arme suprême pour venir à bout du mal que les adultes n'ont pas pu vaincre.
Les mangas parlent aux adolescents d'eux-mêmes, de leurs désirs primitifs, de leur douleur de la séparation d'avec la mère, du conflit avec le père, de la rébellion contre l'autorité, de leurs interrogations sur le sexe, de leur peur du viol, des incertitudes du corps dans une forme souvent burlesque où les adultes sont caricaturés outrancièrement ouvrant parfois la voie à la vulgarité, dans un mélange de réalisme, de fantastique pour que, finalement, tout rentre conventionnellement dans l'ordre.
Le manga met en scène deux figures principales de l'accomplissement de soi : suivre sa voie (jusqu'à s'exclure de la communauté) et réaliser son rêve en passant par le « senren », polissage et purification qui affinent la personnalité.
Ce serait-là, la raison de cet engouement (37% des ventes de BD) ?
Comment, le Japon qui fut si longtemps fermé au reste du monde en est-il arrivé à inonder le marché de la BD ?
Hokusai, au XVIIIème siècle a laissé un livre d'estampes « la manga », sorte de manuel à l'usage des dessinateurs. Manga signifie « croquis », « dessin sans valeurs ».
Inspirés de la culture urbaine de la période Edo, une période de paix, des estampes, des comics et du cinéma américains, la plupart des mangas commerciaux actuels sont réalisés par des mangakas travaillant comme des forçats et multipliant les séries pour une meilleure rentabilité.
En parallèle, j'ai demandé à Laure Chauvaux, professeur d'art dramatique à l'Académie de Bouillon et à ses élèves adolescents de s'imprégner de l'univers de quelques mangas afin de les restituer à leur manière. Là, c'est plutôt une incompréhension qui s'est faite jour. Tous les adolescents ne sont donc pas des lecteurs de mangas.
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partie 3
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