LE MAITRE DE WAHA (reportage)
Le Maître de Waha… un anonyme populaire
Les étudiants en muséologie de l’UNamur ont remis en lumière le travail du Maître de Waha au FAM. L’exposition qu’ils avaient conçue, sous la houlette du Professeur Michel Lefftz, alliait nouvelles découvertes avec un regard original quant à l’influence de la sculpture de la fin du Moyen Âge sur l’art moderne wallon.
Ce sculpteur de la première moitié du 16e siècle, probablement établi à Marche, n’a pas encore révélé toute sa part d’ombre mais le mystère qui l’entoure se réduit. S’il demeure toujours anonyme et porte encore le nom du village où sont conservées ses œuvres emblématiques, sa production est de mieux en mieux définie.
Grâce aux recherches menées par le Professeur M. Lefftz, l’influence de Balthazar - sculpteur au service du Prince-évêque Erard de la Marck - et du Maître du Calvaire de Lesve sur le Maître de Waha a pu être démontrée. La confrontation de multiples œuvres de ces trois sculpteurs permet de saisir la transition des formes passant d’un relatif respect de l’anatomie, des drapés et de la gestuelle vers des formes plus géométrisées et plus simples.
Souhaitant ouvrir de nouvelles perspectives, une partie de l’exposition était consacrée aux peintures et gravures d’artistes wallons de l’entre-deux-guerres qui ont puisé leur inspiration dans la statuaire médiévale populaire. La géométrisation des formes, leur originalité et jugée plus authentique, sont autant de caractéristiques qui ont nourri les expressionnistes wallons. Anto Carte, Jean Winance, Michel Stiévenart, Jean-Marie Strebelle, Marius Carion, Joseph Bonvoisin ont retrouvé dans cet art longtemps négligé des modèles vierges de tout académisme.