TOUT A DECLARER (docu, subventionné)
Quand on peut la franchir sans difficultés, la frontière n'existe pas ;
quand on ne peut la franchir, on s'aperçoit qu'elle passe à travers nous
et qu'elle coupe en deux notre être, en nous séparant de nous-mêmes.
Claudio Magris
Emprunté à l'italien contrabbando (sans payer de tribut), le mot est composé de contra (contre) et bando (ban). Le four, le moulin « banal » étaient les endroits obligés par le seigneur local pour moudre et cuire son pain en échange d'une contrepartie. Mettre « au ban », c'est aussi être mis à l'écart de la société. On le voit, le mot contrebande est loin d'être innocent.
Le documentaire Tout a déclarer s'intéresse à la contrebande, dans la Province du Luxembourg, avant l'ouverture des frontières (en 1993).
Pourquoi s'intéresser à la contrebande aujourd'hui ? Les témoins oraux se font rares et il était urgent de collecter leurs souvenirs avant qu'il ne reste plus que des témoignages écrits (et il y en a peu). D'autant plus qu'il faut user de ruse, en raison du caractère secret et illicite de ces activités.
Dans notre documentaire, nous retrouvons les frontières topographiques, la frontière entre ce qui se dit et ce qui ne se dit pas, la frontière entre représentants de la loi et contrevenants, entre la légalité et l'illégalité (toute relative selon le contexte de l'époque), la frontière qui sépare hier d'aujourd'hui, ...
Pendant que je réalisais le montage, la pensée de nos frontières, remises à l’avant-scène de l’actualité ces dernières semaines, était fort présente et donnait un écho singulier à ces propos d’un autre temps.
Réalisation, montage : Christine Van Acker
Mixage : Thierry Van Roy
Production : Les grands lunaires asbl
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Emission 1 :
Emission 2 :
Emission 3 :