LES DERNIERS JOURS D'ALFREDINO (docu-fiction, subventionné)
"Les derniers jours d'Alfrédino" ont été diffusés le 12 mai 2014 , à 22h, sur Par ouï dire
et le 9 juin dans Sur les docks, France Culture : http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-les-derniers-jours-d%E2%80%99alfredino-2014-06-09
Les derniers jours d’Alfredino (un docu-fiction de 50’)
Après la lecture de La fête sauvage d’Annie Mignard, paru en 2012, aux éditions du Chemin de fer, j’ai eu envie de retourner dans la région où s’est déroulé le fait divers à partir duquel l’auteur s’est librement inspiré pour écrire sa nouvelle. Les responsables des médias italiens, à l’époque, avouent avoir été dépassés par les événements, ce qui n’a pas été sans effet sur la population qui, trente ans plus tard, se souvient encore. Grietje Rentyens, une amie interprète m’a accompagnée (les contacts se sont fait aisément au gré des rencontres).
Les faits : le mercredi 10 juin 1981, à Vermicino, non loin de Rome, un enfant de cinq ans, le petit Alfredo Rampi, dit Alfredino, est tombé par accident dans la profonde cavité d’un ancien puits artésien. Pendant des jours, les sauveteurs tenteront de le sauver. Plusieurs volontaires, dont un contorsionniste, dit « l’homme serpent », seront descendus dans le boyau étroit, la tête en bas, au risque d’y perdre la vie. Sans succès.
Dans La fête sauvage, Annie Mignard élève cet événement au rang de nos fondements mythologiques. C’est Ouranos qui garde ses enfants prisonniers sous la terre, c’est Chronos qui les dévore, c’est le sacrifice rituel d’un enfant, celui qui expie pour les autres. L’auteur convoque plusieurs strates de mémoire collective (depuis la descente aux enfers jusqu’à la passion christique et ses images de mater dolorosa) pour livrer une réflexion passionnante et non dénuée d’humour sur la montée en puissance des médias depuis les années quatre-vingt.
Médias à sensations qui mènent la danse des événements à leur guise et à nos dépens.